Henri Salvador nous a quittés. Un immense artiste vient de disparaître.
Au Village, au-delà d'Assurancetourix (la version originale du barde de la BD), la musique est omniprésente: il y a ici des musicos, et de simples amateurs de musique, plus ou moins éclairés. Quelques bécanes et passager(s) sont équipés en musique embarquée: Hé bien dans notre décor musical familier, une petite lampe chaleureuse vient de s'éteindre.
Sous son apparence farfelue, ce touche-à-tout de génie cachait un art tardivement récompensé. Grand guitariste méconnu, chanteur au timbre de velours si particulier et inimitable, capable de réelles prouesses vocales, il ne lui a été donné, hélas, que les 7 dernières années d'une carrière de 70 ans pour nous dévoiler toute l'étendue de son talent, et pour obtenir la reconnaissance de son milieu artistique et du public à la fois; il y a quelque chose d'injuste dans ce constat.
Il aura eu le mérite et le courage de toujours croire en lui, et d'espérer que le futur lui serait toujours plus souriant; le destin a fini par lui donner raison; c'est peut-être cette ténacité optimiste qui lui a donné la force de livrer encore le meilleur de lui-même sur la scène, jusqu'à il y a deux mois.
Mon plus grand regret sera de ne jamais l'avoir vu en concert, et de me dire qu'après lui, personne ne sera plus capable de nous faire faire les voyages auxquels il nous invitait dès qu'il posait quatre notes dans un micro.