Y a des jours ou on préfèrerait resté couché
, d’autres non
, mais d’autre si
Il vous arrive une couille
, et là vous vous dites, SI j’avais su… AAAAAAAAAAAAAAAhhhhh... SI j’avais su, je serai resté couché et je n’aurai pas été au taf
… Ouais, mais du coup, vu que je savais pas, je me suis levé
. SI j’avais su, je serai retourné sous la couette après déjeuner, mais j’pouvais pas puisque je savais pas encore
, donc du coup, je suis allé prendre une douche histoire de me réveiller et d’enlever un pneu de cette odeur de rat crevé qu’on dégage le matin
, associé à une haleine de bourrin qui, quand le tout est associé, nous donne un faune, avec plus de bouc que d’humain, et le bouc… Pfiouuuuuuuuuuu, ça daube sec
.
SI j’avais su,
je serai retourné me coucher juste après, mais comme je savais pas encore, j’ai maté la mais t’es haut qui disait que cet après midi,
y aurait du 18° sous le soleil, alors comme je savais pas, me suis dit, « mon p’tit Pascalou (oui j’me parle comme ça quand j’suis tout seul), y a pas, tu prends la pétoire et GAAAAAAAZ ! Tu fais comme tous les jours, si tu pars plus tôt, tu peux aller t’amuser un pneu sur la route des écoliers ».
Holàààààààààààà malheureux, la route des écoliers c’est pour l’expression, j’suis pas curé, faut pas déconner
Donc arrivé au taf, youpie,
Je cache ma joie en béquillant en me disant qu’on devrait finalement bosser que quand il pleut, enfin pour ceux qui bossent en intérieur, pour les autres, ben pareil. Taf, dépatouillage d’emmerdement, café clope reclope et hop, v’la t’y pas qu’il est 12h30… SI j’avais su, mais j’savais pas encore. Discussion avé une collègue qui me gonfle parce que j’ai qu’une heure pour rentrer manger et revenir… SI j’avais su, mais j’savais pas encore…
12h45 elle me lâche, cool. Aller hop, visse le fion sur la selle :>moto1: jette la clope, baisse les lunettes et GAAAAAAAAZ :>GW: . Je sors de la cours, marque le stop, enquille la 1ère,
, passe le rond point, m’arrête au passage piéton
et tombe sur une bar que si elle ralentie encore on va finir par reculer,
pas de clignotant, ça tombe bien, personne en face, je mets le miens et je me lance peinard, c’est quand je vois l’avant de la caisse qui commence méchamment à empiéter sur mon espace roulable que je me dis OH PUTAINNNNNNNNNNNNNN!!!
Et freine comme un con, mais comme la madame veut visiblement pas qu’on lui pique la place sur le parking de gauche (ni voyez pas de politique, c’est pas l’genre de la maison
), du coup j’incline encore plus en freinant en me disant que mon espace de freinage se réduit de plus en plus et que les bars qui sont déjà garées se rapprochent de plus en plus vite, et finalement, la roue avant décroche… WHAAAAAAAAAAAOUUUUUUUU, j’ai jamais autant frotté le cale-pied comme ça, finalement, je me retrouve au sol comme un con avé ma diablesse
. Ah SI j’avais su… Je me relève pour me dégager de la chaussée,
aïe, bobo dos, pas grave, faut qu’j’redresse ma diablesse, hors de question de la laisser au sol si j’y suis plus, je me positionne comme sur la vidéo des motards gays du Canada, la main sur le guidon, le dos sur la selle, la main sur le porte paquet, mais peux pas,
j’ai comme un couillon qui me plante une fourchette dans le dos et qui me lacère vers le haut au dessus de la fesse gauche . La blonde qui me gueule qu’elle avait mis son clignotant m’achève le peu de calme qui me reste
... « Au moment ou vous avez tourné peut-être, mais certainement pas quand j’ai commencé à doubler, d’ailleurs regardez, le mien clignote encore ». « Fallait pas doubler quand je tourne »
, elle commence à me gaver « vous ne regardez jamais dans vos rétros avant de couper une voie ? c’est une tradition chez nous
». Des gars s’arrêtent pour m’aider à la relever, on se met à 3, mais je garde ma position, je participe ou personne n’y touche
. On y arrive, je la recule sur le parking, béquille et oh p’tain ce mal au dos
… Je fais le tour de ma diablesse complètement écoeuré des dégâts
, et la blondasse qui recommence à me gonfler
.
Parmi les gars qui sortent de la boite d’à côté, y en a un qui dit qu’il est infirmier…
... J’arrive pas à l’imaginer en blouse blanche avec des bas, non, ça passe pas. Et ce mal au dos qui me relance encore. « Allongez vous » qu’il me dit,
« c’est bien aimable, mais jamais au 1er rendez-vous »
vu la tronche qu’il tire, visiblement, on a pas le même humour
. Même si, avec le recule je reconnais qu’il ne faisait que ce qu’on apprend tous en formation, et que, malheureusement quand vous faite cette fameuse formation vous tombez toujours sur un participant compatissant, seulement voilà,
y a rien à ce moment précis qui me donne envie d’être patissant, et je me dis que je vais fausser le jeu, que je vais juste être con, c’est un truc que je fais très bien quand j’veux, surtout que mainnant, je sais que j’aurai du me recoucher!!! Ah SI j’avais su, « Vous voulez pas vous asseoir ? Vous êtes sur de ne pas vouloir vous allonger ? Vous voulez qu’on appelle les pompiers», C’est bon tiens, « je prends l’option 3, les pompiers » enfin une question intelligente, et on gagne quoi ?
Ben ouais, un tour en bulance avé le pimpon. « Ok monsieur, je les appelle ». La blondasse
, elle, elle est partie garer sa voiture et taille la bavette avec de ses collègues, et toujours pas un « ça va ? Vous allez bien? ", autant j'ai bien compris que c'est une caisse de prêt, qu'elle n'a pas son permis sur elle ? Qu'elle ne doit toujours pas savoir si je suis mouru ou pas
Les pimpons arrivent, « combien j’ai de doigts ? »…
« Ca dépend, ceux des pieds on les comptes ou pas ? 3, mais vous en cachez deux »
. Je passe toutes les questions à la con qu’on vous pose pour détecter la moindre connerie qui démontrerait qu’il y a un truc qui coince.
Aïe, ça craint, moi qui gagne jamais à la loterie, j’vais bien décrocher un truc à la con, c’est sur, Ah SI j’avais su... Arrivent les blancs, polies et courtois,
« soufflez la dedans de manière continue sans vous arrêtez blablabla… 0, c’est bon monsieur ». Mais avé eux, je cherche même pas la connerie à sortir, j’sais pas pourquoi, l’instinct de survie peut-être
Bref, on enquille direction les urgences. Les 2 pimpons avé moi sont sympas, on parle bécane, y en a un qu’à un FZ6 et un ZR7 et il en est content, c’est bien
. Je sais plus sur quelle réflexion c’est sortie, mais l’a fallut que je lâche « dimanche 15h00 col de Rousset, mais pas ce dimanche, je risque d’être indisponible quelques temps » . Ah SI j’avais su…
13h32, on arrive aux urgences.
« Ne bougez pas monsieur, on va chercher un brancard » Vi vi, toutes façons, vais pas m’casser, ma meule est au tas et moi j’irai pas loin. Bon, j’allais pas leur faire se péter le dos à essayer de me décharger, quand ils sortent avé le brancard, je suis déjà en bas du fourgon. On m’installe comme un coq en pâte et on me dépose dans l’entrée juste à côté d’une mamie qui n’arrête pas de gerber
… Ah SI j’avais su, p’tain, je sais pas si ça c’est passé le mot que j’étais là, mais en 10mn, si de 3 à attendre on s’est pas retrouvé à 10, qu’on me la coupe, ça puire quand le vent tourne, sur le coup, je me dis que moi aussi j’vais arrêter l’alcool si ça renifle comme ça après.
10mn plus tard, je suis en mesure de confirmer que les urgences c’est dur, très dur, puisque je suis toujours à côté de la mamie qui gerbe
, mais aussi qu’on m’a casé un grand père qui à la diarrhée de l’autre côté
x2 soit
, et que quand le coup est parti, je devais être sous le vent, juste pris entre 2 feu
. SI j’avais su, sur le coup, je me suis dit que j’aurai du regarder plus attentivement « le grand bleu » et apprendre la technique de l’apnée, je connais juste l’acné
… Je crois que c’est quand l’infirmière à vu que j’avais une larme qui coulait qu’elle a décidé que j’avais assez enduré ce supplice et on m’a alors caser dans le couloir
...
. SI j’avais su, j’aurai remis en charge mon téléphone, les sms que je reçois me sortent un pneu de mon emmerdement, je cafarde, je n’ai vu personne depuis une plombe, puis la batterie du téléphone rend l’âme, je coupe et j’attends, j’ai que ça à faire. L’infirmière passe son temps à courir après des brancards, y a plus rien pour s’installer, je me dis qu’ils n’ont qu’à me passer en vitesse et ils en récupéreront un
. Oh joie, on vient bouger mon brancard, mais c’est juste pour me retrouver toujours dans le couloir, juste en face de la porte de la salle de déchoquage
… La vache, on y voit de tout là-dedans,… Finalement, je prends l’option de m’endormir vu que j’ai rien d’autre à faire. J’ai du ronfler parce que d’un seule coup, on me prend la tension, le pouls, j’échappe
au touché rectal ouf
il est 16h30 et on me fait comprendre qu’il y en a encore pour un bout de temps, et qu’on va m’envoyer en Trauma, qu’elle est désolé etc etc. Pas grave, je me suis fait une raison, je dis rien, j’observe, de toutes façons, je saigne pas, et ici, y à pire. Ca va être à moi, et je me retrouve piégé
, on rentre un gosse qui a du faire un plat sur le bitume ou un truc comme ça, l’a la face en sang, le nez pisse, la bouche laisse apparaître qu’il a du laisser quelques chicots dans le goudron, je dis à l’infirmière de passer le petit avant moi, c’est plus urgent. L’infirmière me sourit gentiment, je suis plus à une heure près, et bizarrement, depuis l’épisode du gosse, on me demande si ça va à chaque passage.
Ah SI j’avais su… 17h15, on vient enfin me chercher, une charmante jeune femme qui, elle, si que je l’imagine bien en blouse blanche et porte-jarretelles
, surtout qu’elle m’enlève les pompes, le pantalon, la chemise… Aïe elle a pas vu mon alliance ou quoi, c’est mon corps d’Apollon qu’elle veut
??? Roooooooohhhhh la coquine, j’suis un réveilleur de phatasme sur pattes moi, je sens comme une montée hormonale poindre à l’horizon, mais si jamais le coup part tout seul, vu sa position, elle aura déjà le shampoing
… C’est là qu’elle casse l’ambiance et que l’idée d’une poussée hormonale s’éloigne au grand galop
. « On va venir vous chercher pour les radios » et elle se casse en même temps que ma poussée hormonale qui passe finalement devant sans s’arrêter. RAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH !!! Comment elle allume la fifille…
17h36, fin des radios, NRJ c'est trop nul
x2. En attendant qu’on vienne me récupérer, je jette un zoeil dessus, j’suis pas un pro, mais y a rien là-dessus, donc on en revient à mon idée première qui était une déchirure ou un truc comme ça.
Finalement, on me diagnostic une contracture musculaire du rachis lombaire et un truc comme une contusion aile iliaque gauche ...
...
..
... ??? J’suis pas sur, il écrit comme un goret. Le médecin me plante tout seul, comme un con, et moi, j’fais quoi mainnant ? SI j’avais su… Du coup, plutôt que rester comme un con, je cherche mes fringues, je m’habille comme je peux, ramasse les radios qui sont restées accrochées au tableau, embarque l’ordonnance, l’arrêt de travail, la Béring et le cax, et je me dirige vers la sortie. Le SAS d’accès est encore plus plein que quand je suis parti à la radio, je passe à l’accueil ou on me dit que je peux me casser, je sors, allume une clope, la fume en 3 tafs, en rallume une autre aussi sec en même temps que le téléphone pour qu’on vienne me chercher, il est 18h16. Retour à la maison, complètement abrutis par le bordel aux urgences. Je vous passe le merdier pour monter me coucher vers les 2h00 du matin, escalier et mal au dos, pas compatible. Je me pose sur le dos, y a que comme ça que ça va, le hic, c’est que je dors sur le côté gauche, hurlement primaire pour basculer sur la gauche, et hop, la dernière fois que je vois le réveil radio il est 3h46, après, le néant.
Si j’avais su, mon c*l, jamais j’aurai doublé pis c’est tout, faut pas déconner quand même… Mais vu que je savais pas à ce moment là…
Pour le terme « urgences » oui d’accord, on peut repasser, si j’avais pris une consultation chez un médecin de campagne, j’aurai passé moins de temps, mais ce fut constructif, chapeau bas mesdames messieurs les urgentistes , je ne pourrai pas passer mes journées à me faire engueuler sans broncher comme vous le faite, à recevoir des personnes pour leur annoncer que le cœur n’est pas reparti, ou a essayer de rassurer un gosse complètement paniqué et sa famille, mais ne vous vexez pas, je ne passerai pas tous les jours non plus... Bon, d'un autre côté si c'est pour annoncer que la belle-doche n'y est plus, pour le gendre ou la brue, ça peut p't'être mériter un petit billet
Ouais, si j’avais su… Finalement, je préfère continuer à ne pas savoir…